Train Train Train (04/08/2014)



Nous nous endormons tous les deux et ne nous rendons même pas compte de la sortie du jeune homme. Ce que l'on entend bien par contre c'est la montée d'un monsieur d'une cinquantaine d'année à Tioumen à 2h30 du matin. Quel bourrin! J'ouvre la porte en grand et en la claquant, je sors toutes mes affaires soigneusement rangées dans des sacs plastiques, je fais le lit en faisant le plus de bruit possible et bien sûr je parle à haute voix. Je retente un "English" et je me prends un "niet russian" très classe. Derrière lui attend un autre monsieur qui s'installe en haut sans qu'on ne s'en rende compte. Tout le monde trouve le sommeil. Mais à 7h, la porte s'ouvre en grand, whaï nos yeux! Le bruyant compagnon de chambrée nous la refait à l'envers car il descend bientôt. Tout ça pour 4h30 de voyage!
Le réveil se fait en douceur, notre voisin du haut baragouine quelque chose et voit nos visages incrédules, il esquisse un sourire et part petit déjeuner dans une cabine voisine. On tentera de communiquer tout à l'heure, le train train reprend son cours.
À Omsk, un homme de notre âge (un jeune quoi!) prend la banquette libre en bas. Au milieu de l'après midi, l'ami de notre voisin du haut entre en scène. Il avait déjà tenté de communiquer avec nous mais seulement avec des good morning et good evening on ne va pas loin. Maintenant il nous parle en russe du Baïkal et d'Oulan-Oude où il s'arrête (après Irkoutsk) et nous montre une vidéo sur son téléphone avec des ours polaire qu'il a pu filmer. Il continue à parler russe et se tourne surtout vers Maud. Il finit vraiment par nous saouler et il gonfle même le jeune qui lui prête un bout de banquette à côté. Vassily, le jeune homme, nous explique par 3-4 mots d’anglais qu'il complimente Maud et il va même jusqu'à lui donner son numéro de téléphone. J'oubliais l'essentiel, il avait la 50aine, rondouillard et particulièrement peu aidé par dame nature...et en plus lourd! Nicolaï de son prénom, nous laisse. Vassily éclate de rire et nous mime l'homme barbant, on est bien d'accord.
Au moins, ça aura permis d'ouvrir le dialogue avec Vassily qui transit pour le travail entre Ekaterinbourg (sa maison), Omsk et Novossibirsk où il descend ce soir. C'est un chasseur, mais pas le petit, le vrai chasseur! Il nous montre quelques gibiers tirés dans la taïga, ses chiens devant deux gros sangliers (on lui montre une photo d'Eliot) et surtout une vidéo de lui et ses compères en "char" dans la taïga enneigée partis construire d'énormes cabanes de chasse. Il nous montre aussi les chevaux qui lui servent à chasser ainsi que sa petite famille (une fille et un bébé en route). Il parle quelques mots d'anglais et même des rudiments de français. Il a envie d'en savoir plus sur nous et la France et ne comprend pas trop pourquoi on prend ce train très lent pour faire ce long voyage. Difficile d'expliquer que c'est pour notre plaisir quand lui fait une journée pour le travail. Une belle rencontre qui se termine à Novossibirsk où un petit papy le remplace. Mais c'est déjà 23h local, tout le monde au dodo. 
J'oubliais la présence de deux jeunes militaires dans le wagon; lors d'un bref arrêt, ils sont descendus à la rencontre sans doute d'une partie de leur famille et sont remonté les bras chargés de deux gros sacs. 10 min plus tard, ils distribuaient à tous les passagers du train des petites brioches très sucrées. 
Moment vraiment sympa!

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